Le vol à voile


  • Voler comme un oiseau !
Vol en formation avec un vautour




  • Sans moteur, un planeur descend continuellement dans l’air. Mais des phénomènes aérologiques nous aident à gagner de l’altitude : on parle alors de vol à voile. Le parapente et le deltaplane sont aussi des activités de vol à voile. Grâce aux courants ascendants, un planeur peut parcourir plusieurs centaines de kilomètres, sans moteur !

Voici les 3 principaux phénomènes nous permettant de gagner de l’altitude :

–Les ascendances thermiques :

Grâce à l’ensoleillement, certaines parties du sol se réchauffent plus que d’autres. Au dessus des zones les plus chaudes, l’air sera réchauffé par conduction. Celui-ci, plus léger, va monter, en formant une colonne d’air chaud plus ou moins organisée : on parle alors d’ascendance. Ces ascendances sont souvent marquées à leur sommet par des cumulus : les petits nuages blanc de beau temps en forme de chou-fleur. Pour prendre de la hauteur, le pilote va spiraler dans l’ascendance pour monter avec celle-ci. En moyenne, dans nos régions, la force d’une ascendance est d’environ 2 mètres par seconde, c’est-à-dire la vitesse d’un ascenseur. Les ascendances atteignent la hauteur de 1500 à 2000m dans nos régions.

4 planeurs en spirale dasn une même ascendance



-Les ascendances de pente :

Le vent qui souffle contre un relief n’a pas d’autre choix que de s’élever le long de celui-ci. L’air donc monte le long des pentes. Le pilote va voler près du relief pour gagner de l’altitude. Ce vol est parfois pratiqué dans les Pyrénées, et l’est beaucoup dans les Alpes.

–L’onde :

Lorsque le vent souffle fort contre toute une chaîne montagneuse, il doit s’élever pour la franchir. Comme lorsque l’on jette une pierre dans l’eau, l’air « fait des vagues ». L’air qui est soulevé pousse vers le haut l’air qui est au dessus de lui. Le phénomène d’onde se remarque par les barres de nuages « lenticulaires » qui marquent la partie montante de l’air. Dans les Pyrénées, par vent de sud-ouest, les meilleurs pilotes peuvent parcourir plus de 1000 km en onde en atteignant des altitudes de 6000m  !

 1000 km en vol d'onde sur les Pyrénées

Lenticulaires entre Barbazan et le pic du Gar  (photo 1) , Port la Nouvelle (photo 2) Touroc (Photo 3)


  • Et s’il n’y a plus d’ascendances ? Lorsque la météo se dégrade, un pilote ne peut plus forcément trouver des ascendances. S’il vole aux abords de l’aérodrome, il faudra atterrir. S’il est éloigné de l’aérodrome, il faudra trouver un champ dans lequel se poser : on appelle cela « se vacher »*. C’est une manœuvre tout à fait courante et qui n’est pas risquée si le pilote anticipe. Il faut en moyenne 300m à un planeur pour atterrir, la plupart des champs peuvent nous accueillir. Le planeur se démonte facilement et est ensuite transporté dans une remorque spéciale.
  • Crédits S. Raddi
  • Crédits S. Raddi

* L'expression "Se vacher" ou "aller aux vaches" remonte à l'opération Tonga du 5 juin 1944, la veille du débarquement. Les planeurs qui embarquaient les soldats devaient viser les champs normands où paissaient les vaches car non minés.

Spirale avec des vautours dans une ascendances.



Au final, nous volons comme les oiseaux. Depuis toujours, ceux-ci profitent des courants ascendants pour se déplacer et chasser. Les cigognes peuvent parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour la migration grâce aux ascendances !